
Si la Bhagavad-Gītā reste un des textes indiens les plus connus, son interprétation a donné lieu à des controverses : oeuvre dévotionnelle pour les uns, guide de l’action désintéressée pour les autres, ou encore invitation à trouver sa propre voie au gré des inclinations de chacun. D’où l’importance de revenir aux sources et de proposer une traduction française intégrale du commentaire le plus ancien qui nous soit parvenu, celui de Śaṅkara, le maître du Vedānta non-dualiste.
Selon ce dernier, il n’y a fondamentalement dans la Gītā que deux types de yoga : le yoga de la connaissance, celui-là même qui est enseigné dans les Upaniṣads majeures, et le yoga de l’action qui, telle une échelle de Jacob, prépare l’aspirant à suivre la voie de la connaissance par des exercices spirituels de plus en plus intériorisés. Alors que les autres commentaires de Śaṅkara sont souvent difficiles d’accès pour le lecteur occidental, son commentaire de la Gītā s’avère beaucoup plus abordable, se présentant comme un indispensable guide pratique de la voie spirituelle.
« Kṛṣṇa et Arjuna représentent respectivement le ‘‘Soi’’ et le ‘‘moi’’, la personnalité et l’individualité, qui sont Ātman inconditionné et jīvātman. L’enseignement donné par Kṛṣṇa à Arjuna, c’est, à ce point de vue intérieur, l’intuition intellectuelle supra-rationnelle par laquelle le ‘‘Soi’’ se communique au ‘‘moi’’ lorsque celui-ci est ‘‘qualifié’’. » René Guénon, Études sur l’hindouisme.
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